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Interview avec Aissata Anne vice présidente des collectives des veuves

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Aissata anne Vice presidente des collectives des veuves

Madame Aissata Anne connu sous Aissata Youma vice présidente des collectives des veuves en Mauritanie, senalioune.com est assit avec elle pour un interview sur beaucoup de points.

Quelle est l’appellation de votre association?

Avant tout d’abord je m’appelle Aissata youma, mon défunt mari s’appelle Gaye Dahirou Amadou, nous somme tous de Bélinaabé, j’ai 4 enfants orphelins 3 fils et une fille.
Notre association se nomme collective des veuves on s’appelle entre nous les veuves. L’association est dirigé par mère Houleye Sall depuis le début jusqu’à présent mais comme elle est très âgée elle ne peux pas se déplacer tous temps, je suis le vice président, je la représente partout là où on l’appelle même aujourd’hui je devez aller à kaèdi pour ce qui s’est passé là bas mais ma pression artérielle était un peu élevée, c’est pourquoi je ne suis pas encore parti, l’un de nous devez partir mais par dieu on a laisser les autres partir.

Est ce que cette association est reconnue légalement? et oú se trouve le siège?

On avait un récépissé venant du président Aziz, mais c’était Faty Mamadou Barry qui avait ces papiers. Nous ne les reconnaissons pas car il y’a qu’une dizaine de membre et ne représente pas tous les veuves. Nous les autres veuves sont avec notre leader Houleye samba Sall, nous ne demandons pas de reconnaissance nous luttons contre le président Aziz, notre récépissé; c’est le sang versé, nous sommes reconnus par tous le monde, notre siège est à 5ème robinet 5 chez Houleye samba Sall, nous les veuves nous sommes partout à travers le pays, et à l’étranger.

Connaissez vous le nombre exact de vos membres? organisez vous des réunions?

Au début nous étions très nombreux, nous faisions des réunions mais maintenant comme nous sommes éparpillés c’est difficile de connaitre le nombre exact, néanmoins nous qui sommes à Nouakchott nous faisons des réunions mensuelles le 3ème samedi de chaque mois chez notre présidente Houleye samba Sall, nous cotisons chaque mois.

Quand est ce que cette association est créée? Est ce que vous voyagez de temps en temps à l’intérieur du pays?

Cette association est créée en 1991, on était très nombreux, je l’ai adhéré en 1992, on cotisait 50UM, la plupart d’entre nous n’était pas remarié on été jeune à l’époque. Pour le moment on ne voyage pas souvent dans les foutas par manque de moyen, on est pauvre et on ne pense qu’a survivre avec nos enfants. Tous membre qui voyage sur Nouakchott venant de l’intérieur du pays ou de l’étranger passe au siège pour se renseigner sur la vie de l’association.

Pourquoi les veuves sont partis manifester à kaédi? quelle était le but?

Le but est que depuis 27 nous fêtons le 28 novembre, nous le faisions à Nouakchott seulement, cette fois ci c’est à Kaèdi, on est parti pour réclamer justice. Le président aziz nous a dit que le passif humanitaire est fini, on ne s’est pas entendu avec lui et il nous a menti, Aziz est parti à l’étranger, dire à la communauté internationale qu’il nous a indemnisé et que nous avons pardonnés.
Nous n’avons pas pardonnés qui que ce soit, nous sommes partis pour demander justice pour demander aux génocidaires d’être jugés et condamnés. Si toujours il y a une occasion pour qu’on nous entend c’est ce qu’on veut, là où on nous appelle on répond pour parler justice de nos maris assassinés . Aujourd’hui Aziz veut organiser la fêté d’indépendance à kaèdi sur la tombe des martyrs, nous saboter avec ses commandants tortionnaires, si aziz peut partir la où il s’appartient pas, nous aussi lui montrons que nous ne fêtons pas le 28 novembre, ce jour nous pleurons et se recueillons, les mêmes pleures depuis 27 ans, nous lui faisons savoir qu’il est dans notre terroir, nous encourageons tous Foutanke qui luttent avec nous pour notre cause, et si c’était aussi seulement nous les veuves on allait toujours manifester.
Le but est aussi pour qu’il sache qu’on n’a pas pardonnés qui que ce soit, nous demandons justice. Tant qu’on a pas fait face au meurtres, tortionnaires et génocidaire devant la justice on ne pardonnera pas et je pense qu’on a réussi à le lui faire entendre.

Durant la manifestation qui a été arrête?

Les détenus sont des veuves et des orphelins. Les veuves sont Aissata Alassane Diallo, Maimouna Alpha Sy, Salamata Demba Gaye, et les orphelins sont Moussa Farba Sarr et Bocar Daouda Gueye qui étaient très jeune au temps de la mort de leur pères.

Quelle est le bilan de cette manifestation?

Les personnes que nous avons envoyés ne sont pas encore de retour pour nous faire un compte rendu mais néanmoins on est content de ce que nous avons entendu jusqu’à présent, les manifestants ont érigés des pancartes et lancés des brochures même sur la voiture la où était Aziz. on peut dire que ça a été un succès.

Qu’est ce que le président Aziz vous a promis et qu’il n’a pas respecté?

Quand Aziz est venu, il est assis avec nous et nous a dit que vos maris ont été tués, personne ne vous ait reçu, personne ne vous ait pitié, je suis venu vous aider, je ne peux pas vous demander le pardon mais je vous promet de vous indemniser, nous avons acceptés et de mis à coté le pardon. Mais après un temps donné, nous ne savons pas s’il a donné l’ordre ou les autres l’on donnés, ils ont imprimés dans des papiers sois disant que les veuves vont pardonnés après avoir reçu leur indemnisation. Il est parti à l’étranger pour dire que les veuves ont pardonnés, ce n’est pas vrai, c’est dans ce contexte qu’on a su qu’il voulait nous utiliser, c’est par la suite qu’on a refusé.
Nous n’avons pas pardonnés et nous n’avons jamais pardonnés, nous réclamons toujours la justice.

Est ce que le président vous a donné quelques choses ou pas?

Quand il est venu il faisait la ruse pour s’accrocher au pouvoir, il nous a appelé pour l’aider et nous a promis des biens venant directement de son compte. il nous a partagé en lots , un lot pour 2 millions ouguiya et un terrain á tevragh zeina, un lot de 1.8 millions et un terrain tevragh zeina et un autre lot 1.6 millions et terrain tevragh zeina. Avec tous ces promesses, il voulait nous trahir et quand on la su, on s’est retiré, on a compris que c’était seulement de nous faire taire et pardonner. Nous on ne pardonnerons jamais même s’il avait offert plus que ça, aujourd’hui on ne lui demande pas de l’argent on demande seulement la justice.

Comment allez vous faire pour obtenir la libération des veuves et orphelins?

Nous sommes entrain de discuter entre nous chez notre présidente Houleye Sall pour voir comment on procédera pour obtenir leur libération.

Votre mari s’appelle Gaye Dahirou Amadou, Comment a il été tué et quel âge avais vos enfants à l’époque?

Mon mari était à Aleg, il faisait partis des premiers soldats a être arrêtés, puis il l’on amener à Azallat (Illisible), il a été torturé ses pieds brulés, ensuite retourné à Aleg pour soins. Quand les autorités de la région ont sus que les enquêteurs de droit de l’homme étaient en place, il l’ont transporté dans la nuit dans le désert pour le caché, c’est là bas qu’il a été exécuté et enseveli dans le dessert d’Aleg.
Il a laissé derrière lui 4 enfants le premier avait 7 ans, le deuxième 5 ans, le troisième 3 ans le dernier avait seulement 6 mois. Le premier et deuxième peuvent avoir quelques souvenir de leur père, mais le troisième et quatrième ne s’en souvient pas.

Comment vous les veuves survivent aujourd’hui?

Nous cotisons entre nous, on s’en emprunt pour travailler avec, après chaque 6 mois nous nous réunissons pour payer les dettes, faire le bilan, et cycle continu. Quand nous avons besoin pour se déplacer nous l’utilisons, on l’a utiliser récemment pour notre voyage au Sénégal, même pour le 28 novembre on a aussi utiliser l’argent de la caisse.

Quelle appelle les veuves lancent aux mauritaniens surtout celle de la diaspora et quel forme de soutient attendez vous?

Nous les veuves, veulent savoir connaitre à tous mauritaniens et mauritaniennes là ou il réside, que nous luttons pour la justice de nos maris, Nous avons besoins des avocats pour nous aider à voir justice. Ces tortionnaires et génocidaires qui sont là entrain de vivre une belle vie alors que nous souffrons. Nos enfants sont là, ils n’ont pas d’éducation et soufrent, quand on les voit on sent qu’ils sont des orphelins sans père, nous avons travaillées comme blanchisseur, bonnes, tous cela pour soutenir nos enfants, mais on n’a pas pu les soutenir pour leur études.
Nous demandons à tous le monde des aides quoi qu’il en soit pour que nous travaillons et soutenons nos enfants. Merci

senalioune.com

Note: Pour ceux qui veulent faire des dons ou contact avec les collectives des veuves contactez
Aissata Anne au 222 46 50 88 47