La semaine prochaine, le 03 décembre 2018, aura lieu le procès du maire Khalifa Sall. C’est le cadeau de nouvel an que le Sénégal s’apprête à offrir au monde entier. Va-t-il confirmer sa renommée de vitrine démocratique ?
Le Sénégal, saura-t-il prouver à tous les observateurs que le maire de Dakar au eu une justice équitable, loin des décisions politiques et des lambris de l’exécutif ?
Certes, les preuves de détournement de denier public semblent avérées. Il est bien établi que de l’argent a été soutiré de la caisse d’avance, et que cet argent n’est point arrivé à sa destination finale, comme il a été prouvé que monsieur Khalifa Sall et ses collègues qui l’ont suivi à Rebeuss, la célèbre maison d’arrêt du Sénégal, ont bel et bien fait usage de faux dans le décaissement des sommes incriminées
Toutefois l’argumentaire de l’accusé n’est pas tout à fait dénué de fondements : cette pratique était ancienne à sa venue à la tête de la municipalité de Dakar. Mieux, il a souhaité vivement que soient entendus les maires Pape Diop et Mamadou Diop qui l’ont précédé, et qui, tous les deux, ont fait usage de la caisse d’avance dans les mêmes conditions.
Khalifa Sall a juste oublié que lorsque l’on s’apprête à briguer la magistrature suprême, on doit veiller à couvrir ses arriérées ; car en politique tous les coups sont permis, et la moindre faute se paye cash. Il est évident que cette grosse faille dans l’armature du futur candidat aux élections présidentielles n’auraient point passée inaperçue, d’autant que lui et ses cliques ne sont plus en odeur de sainteté avec leurs camarades du Parti Socialiste.
Le camp présidentiel a toujours affirmé urbi et orbi que ce procès n’est point politique. Et c’est maintenant que le juge Magatte Diop et ses deux assesseurs, Abdoulaye Dondé et Elisabeth Thiam, en montrant leur totale impartialité, donneront au citoyen commun la bonne preuve que la justice sénégalaise n’est pas sous l’obédience des hommes politiques et ne reçoit aucunement ses ordres du palais présidentiel.
Au-delà des nombreux vices de formes qui ont accompagné l’instruction de Khalifa Sall et compagnie, et qui peuvent apparaître comme une méconnaissance des droits de l’accusé, au-delà même de la rapidité avec laquelle, le maire de Dakar a été convoqué à la barre, la justice sénégalaise a plus que jamais rendez-vous avec sa crédibilité aux yeux du monde.
Avec ce procès, tout ce que les témoins attendent de ce « mélodrame politico-judiciaire », c’est que triomphe la vérité, au seul bénéfice de la confiance de la justice par le citoyen lambda, et que s’estompe la terrible idée qui veut que Thémis soit sous la botte du prince.
Qu’il soit accordé à Khalifa Sall toute la capacité à se défendre dans l’étendue de ses droits. ET s’il a commis des fautes de gestions, qu’il en, soit tenu responsable et sanctionné sous la dictée de la loi de la République du Sénégal, devant laquelle tout le monde doit répondre de ses actes.
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