Ce fût l’horreur, ce samedi 23 juin, dans la localité de Koumaga dans le centre du Mali. Des assaillants réputés appartenir à la confrérie de chasseurs traditionnels dozo ont massacré des Peuhls par dizaines. C’est à ce moment précis qu’un contingent de Casques bleus canadiens est arrivé à Bamako.
Des Casques bleus canadiens pour ramener la paix au Mali
L’élection présidentielle malienne est prévue pour ce 29 juillet. Mais le chemin qui mène à ce scrutin est parsemé d’embûches qui font d’ores et déjà craindre le pire. La tension est d’autant plus à son paroxysme que l’affrontement entre Peuhls et Dozo, le samedi dernier, fait craindre un regain de violences intercommunautaires.
Alertées à la suite des affrontements, les Forces armées maliennes (FAMa) parties en mission d’interposition à Koumaga dans la région de Mopti ont fait une découverte macabre des plus effroyables. « Seize corps et d’importants dégâts matériels », tel est le bilan provisoire dressé par les autorités maliennes à travers un communiqué. A en croire des sources proches de la communauté, le bilan est d’au moins 32 morts.
Abdoul Aziz Diallo, président de Tabital Pulaaku, a par ailleurs dépeint l’ampleur de l’horreur tout en dénonçant l’acharnement contre sa communauté : « Ils ont encerclé tous les villages. Il y a les Peuls, il y a les Dogons, il y a les Soninkés, il y a les Malinkés et il y a d’autres personnes, mais ils ont ciblé les familles peules. Ils se sont mis à tuer. Ils ont tué. Ils ont tué… Ils ont tué des femmes, ils ont tué des enfants. Généralement, le matin, les gens sortent les animaux. Donc, tous les gens qu’ils ont trouvés dehors avec les animaux, même des petits enfants, ils les ont tués. Ils les ont froidement assassinés. »
Outre ce récent massacre, les attaques terroristes et autres embuscades de groupes armés au Nord-Mali ont transformé le septentrion malien en un véritable no man’s land. Et pourtant la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) semble débordée par l’ampleur de ces attaques.
Après le départ annoncé du contingent néerlandais, des Casques bleus canadiens sont en passe de les suppléer. Un premier groupe a été signalé dans la capitale malienne, ce samedi, pour préparer l’arrivée d’environ 250 militaires venus d’Ottawa. Ce contingent aura pour mission de déployer, pendant une année renouvelable, une force d’appui aérienne comprenant deux hélicoptères Chinook pour les évacuations médicales et le transport ainsi que 4 hélicoptères armés Griffon. Cette présence canadienne, dès le mois d’août, pourra quelque peu soulager la mission onusienne, l’une des plus meurtrières des Nations unies.
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