Le calame – Les cinq jeunes militants de Touche pas à ma nationalité, Touche pas à ma Constitution et IRA ont été écroués mardi 19 décembre, à la prison civile de Nouakchott. Abbas Diagana, Cheikh Diabira, Cheikh Ould Mourad, Dah Ould Hassan Mezide et Mohamed Ould Dahane ont été inculpés par le procureur de la République , pour « jets de pierre et résistance à la force publique », dans l’attente d’un éventuel jugement, en dépit de la « vacuité du dossier ». Une jeune femme Mariem Boilil et un mineur Aboubeckrine Elbou déférés avec le reste du groupe ont été placés quant à eux sous contrôle judiciaire.
Ces jeunes avaient été arrêtés samedi dernier lors de la marche du G8, la coalition qui regroupe des partis d’opposition, des centrales syndicales et des ONG de défense des droits humains, et qui dénonçait “la gestion unilatérale du pays”. « Retoqués par le procureur qui leur a signifié que le fait de brandir l’ancien drapeau n’est pas un délit, les policiers n’ont pas hésité à changer les procès-verbaux de l’enquête en requalifiant les faits.
Nos camarades ne sont plus accusés d’avoir brandi l’ancien drapeau mais de troubles à l’ordre public et de violence contre les forces de l’ordre, du désordre en l’occurrence. Comme quoi le ridicule ne tue pas en république islamique », s’est insurgé le coordinateur de Touche pas à ma Nationalité, Dr Dia Alassane.
Conduits au palais de justice lundi matin, les cinq jeunes militants ont attendu en vain pendant trois heures avant qu’on ne leur dise que leur audition par le procureur est remise au lendemain. Reconduits donc mardi devant le procureur, ils ont encore été renvoyés au commissariat de police du Ksar 2 jusqu’à nouvel ordre, le procureur ayant demandé un complément d’enquête parce que le dossier est vide.
Ils seront réacheminés plus tard avec de nouveaux PV.
Les autorités sont restées de marbre en dépit des différents appels exigeant la libération des personnes arrêtées.