Le chômage pousse de nombreux jeunes sénégalais à se trouver d’emplois précaires, dont celui d’agent de sécurité. De jour comme de nuit, ces derniers veuillent à la sécurité des structures dans lesquelles ils sont déployés, avec tous les risques mais contre un salaire qui reste à désirer.
Lunettes noires, bâton en main, menottes à la ceinture, ce vigile qui a accepté de répondre à nos questions sous le couvert de l’anonymat, bien entendu, dans un des supermarchés de la place manœuvre sans cesse la porte, à chaque fois qu’un potentiel client doit y faire un coup d’oeil même s’il n’achète rien.
« Je suis technicien en génie électrique devenu sans emplois, pour subvenir à mes besoins je me suis vu obliger de devenir agent de sécurité pour subvenir à mes besoins », nous a-t-il confié tout contrarié.
« Ce n’est pas ma vocation. Je suis devenu agent de gardiennage parce que je n’avais pas quoi faire et un ami me l’a proposé », explique-t-il.
Son collègue qui lui s’occupait d’arrêter la circulation pour les clients venus en véhicule, ajoute que pour la plupart, les agents prennent le métier comme un tremplin. Ils estiment que c’est un travail très accablant et qui ne permet pas d’avoir un agenda précis pour vaquer à d’autres préoccupations.
« Moi j’ai fait le choix de servir dans la journée. Mais, il se fait qu’il y a souvent manque d’effectifs. De douze heures de travail normalement, on finit par en faire parfois vingt-quatre », précise-t-il.
« Le salaire est peu régulier »
Bien qu’ils soient obligés de faire des heures supplémentaires et d’être exposés à tous les risques, les agents de sécurité se plaignent tout le temps de leur rémunération.
« Mon patron me donne fréquemment 70.000f et parfois même 40.000f. C’est insuffisant pour faire face aux charges à Dakar si l’on sait que le loyer constitue un casse-tête dans la capitale sénégalaise. Nous sommes obligés de solliciter parfois l’aide du personnel de la structure pour laquelle nous travaillons pour survivre », souligne notre interlocuteur.
Dans certaines structures, les agents se disent exploités par des gens qui leur payent difficilement encore le salaire.
« Le salaire est irrégulier. Mon patron ne paye jamais à la date prévue. C’est parfois deux mois après qu’ils nous rémunèrent », confie un autre agent lui sénégalais qui a également requis l’anonymat.
A l’épreuve des risques, peu importe le salaire, les agents de sécurité privé se doivent de faire preuve de vigilance et faire convenablement le travail aux risques de se créer des soucis.
« La dernière fois, un moteur a été volé devant notre société. Cela suffisait pour que je passe 72h au commissariat de Dieupeul où j’ai pris un engagement de rembourser progressivement le prix de cette ferraille, alors que je ne suis mêlé ni de près, ni de loin à ce vol », fulmine un autre du nom de B. Ndour.
Le pire, disent-ils, c’est quand ils devront faire face à des voyous.
« Je faisais la garde de nuit une fois quand des voleurs son venus braquer la structure. J’ai été molesté correctement par des bandits munis de machette et d’arme artisanale. Mais j’ai eu la vie sauve », témoigne Gérôme Ndiaye, un ancien militaire reconverti en agent de sécurité rencontré près d’une agence bancaire.
Les agents de sécurité privé plaident pour une réorganisation du secteur afin qu’ils puissent jouir de meilleures conditions de travail et de vie