1. Mohamed Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, ancien condamné à la peine capitale, libéré, par décision de la Cour d’appel de Nouadhibou le 8 novembre 2017 mais toujours séquestré dans un lieu secret, subissait, tôt le 6 juin, une violente crise de douleurs à l’abdomen.
Selon les rares témoins, il hurlait, entre des accès de convulsions. Un médecin de l’hôpital cubain a réclamé son hospitalisation en soins intensifs. Les autorités refuseraient, arguant des motifs de sécurité mais lui administrent un traitement sédatif. Le précédent bilan de santé du prévenu ne mentionnerait de pathologie grave. Le détenu ignore qui prépare sa nourriture. Sa famille et ses avocats lui sont interdits d’accès et ne savent la teneur de son régime alimentaire. Le risque d’empoisonnement demeure élevé.
L’un de ses deux avocats – lui aussi persécuté et menacé de mort– Maître Mohamed Ould Moïne, confirme l’incident de santé mais précise en ignorer la cause exacte.
2. Mohamed Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir encourt la liquidation extrajudiciaire, sans que les autorités de la Mauritanie en soient avisées. L’opinion ayant atteint un niveau sans précédent de disponibilité au jihadisme, le zèle meurtrier d’une faction ou d’un individu isolé peut occasionner l’assassinat du susdit. Deux personnes, parfaitement identifiées, ont appelé, en public à son exécution.
La première, en 2014,avait promis une récompense de 10 000 euros à qui le tuerait ; la seconde jurait, deux ans après, de réaliser l’homicide, elle-même. Aucune ne sera poursuivie, encore moins entendue par un juge.
3. Illustration d’une dérive accélérée du pays sur la voie du fanatisme religieux, deux évènements législatifs retiennent l’attention :
4. Ironie du sort, le gouvernement mauritanien, mène, depuis la première semaine de juin 2018, une campagne de sensibilisationcontre « l’extrémisme violent ».
Nouakchott, le 6 juin 2018
Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (Ira)