Notre artisanat : le grand oublié du Projet Sénégal Émergent

Les produits confectionnés par nos cordonniers trouvent rarement des preneurs chez nos compatriotes. Ces derniers préfèrent les vêtements pour pieds importés de la Chine ou de certains pays d’Asie.

Toutefois nos artisans font régulièrement le tour des lieux de forte fréquentation touristique à la rencontre d’étrangers afin de proposer ces effets.Pendant que les chaussures, sacs et autres objets artisanaux Made in Sénégal sont souvent vus « comme des articles traditionnels à arborer exclusivement lors des événements de réjouissances tels que les fêtes et les cérémonies », regrette Masour, cordonnier de son état.

Du coup, nos artisans ne se frottent les mains qu’à « l’occasion des baptêmes, mariages et les fêtes nationales la Korité, la Tabaski ou encore le Tamkharit », se désole également Elimane, la quarantaine que nous avons rencontré au Rond-point Sandaga.

Des raisons qui justifient le manque d’épanouissement commercial de nos braves artisans. Il s’y ajoute néanmoins que « la concurrence chinoise est passée par là », se plaint Aliou Bâ, un jeune antiquaire. Avant de poursuivre : « même les chaussures en plastique dans des pays de la sous-région trouvent mieux de déboucher au Sénégal que nos production artisanale ».

Beaucoup de produits et accesoires vestimentaires consommés au Sénégal sont des marchandises importées qui frisent la contrefaçon, et il n’existe aucune loi qui punit le phénomène. Si loi il existe, alors son application pose problème. En attendant nos artisans vendent leurs produits au compte goutte.