Des réformes seraient en vue d’être opérées pour simplifier la langue de Molière, une information largement relayée par l’essentiel des organes de presse en ligne africains. Des considérations linguistiques qui commencent à nourrir une polémique qui ne dit pas son nom.
En effet des enseignants belges disent que les règles pour le participe passé du verbe avoir (avoir) devraient être simplifiées.Le changement permettrait d’économiser 80 heures de temps d’enseignement.
Il a été approuvé par les autorités linguistiques de la région francophone de Wallonie et de Bruxelles.
La règle du participe passé :
Employé avec l’auxiliaire avoir, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le complément d’objet direct quand celui-ci le précède
Ainsi, par exemple, dans la phrase « j’ai mangé des frites » , mangé reste le même. Mais dans la phrase « les frites que j’ai mangées » , le participe passé est en accord avec le mot « frites », qui est féminin et pluriel.
Deux professeurs Arnaud Hoedt et Jérôme Piron affirment que la règle est trop compliquée et incohérente, et que le participe doit rester inchangé quelle que soit la position de l’objet dans la phrase s’il est utilisé avec le verbe avoir.
“Les écoliers demandent, pourquoi avant et pas après?” ont écrit les deux professeurs dans un article d’opinion dans le journal français Libération:
La fédération Wallonie-Bruxelles souhaite modifier les règles du fameux «accord du participe avec l’auxiliaire avoir», jugées complexes et grammaticalement peu pertinentes. Et invite les autres pays francophones à la suivre.
pourquoi avant et pas après ?
A l’école les enfants se demandent : pourquoi avant et pas après ? Souvent, les enseignants savent expliquer comment on accorde, mais pas pourquoi. L’incohérence des règles traditionnelles les empêche de donner du sens à leur enseignement. Le temps moyen consacré aux règles actuelles est de 80 heures, pour atteindre un niveau dont tout le monde se plaint. Il serait tellement plus riche de le consacrer à développer du vocabulaire, apprendre la syntaxe, goûter la littérature, comprendre la morphologie ou explorer l’étymologie, bref, à apprendre à nos enfants tout ce qui permet de maîtriser la langue plutôt qu’à faire retenir les parties les plus arbitraires de son code graphique.
La règle a été importée d’Italie par les pédants au 16ème siècle et est abandonnée dans l’usage quotidien, soutiennent les deux.
La suggestion a conduit à la colère et à la dérision sur les médias sociaux, certains prétendant que le changement reviendrait à ignorer les subtilités de la langue.
Un enseignant et un expert en grammaire a déclaré que le changement revenait à “vouloir raser toutes les petites rues d’une vieille ville”.
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