Le prix Nobel de la paix a été attribué ce vendredi au Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. Artisan d’une réconciliation spectaculaire de son pays avec l’Érythrée, il comptait parmi les favoris.
Abiy Ahmed est récompensé “pour ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Érythrée”, a déclaré la présidente du comité Nobel norvégien, Berit Reiss-Andersen. “C’est à la fois une reconnaissance et un encouragement de ses efforts, a-t-elle souligné. Nous sommes conscients que beaucoup de travail demeure”.
Alors que l’Éthiopie a réagi et a dit être “fière en tant que pays” de cette récompense prestigieuse, ce prix est un coup de pouce bienvenu pour le dirigeant de 43 ans qui fait face à une inquiétante flambée des violences intercommunautaires dans son pays, où des élections législatives sont censées avoir lieu en mai 2020.
Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2018 après plusieurs années de protestations anti-gouvernementales, Abiy Ahmed a initié un rapprochement au pas de charge avec l’Érythrée, ancienne province éthiopienne. Salué comme visionnaire et réformateur, le jeune dirigeant, issu d’une famille pauvre, a ainsi insufflé un certain optimisme dans une région du globe où celui-ci est une denrée rare.
Abiy Ahmed était en lice en face de concurrents redoutables comme la militante écologiste Greta Thunberg et différentes organisations comme Reporters sans frontières ou l’agence des Nations unies pour les réfugiés. En tout, 304 candidatures avaient été déposées cette année, dont celle de Donald Trump, dont les chances de l’obtenir étaient considérées comme infimes.
Avec ce prix nobel de la paix, il succède au gynécologue congolais Denis Mukwege et à la Yazidie Nadia Murad, récompensés conjointement pour leur combat contre les violences sexuelles.
[…] Au pouvoir en Ethiopie depuis 2018, Abiy Ahmeda avait obtenu le prix Nobel en 2019 pour avoir fait la paix avec l’Erythrée. Les deux pays étaient à couteaux tirés depuis une guerre sanglante entre 1998 et 2000, alors que le TPLF était le parti tout-puissant à Addis Abeba. […]