Accueil ETATS-UNIE Sous Donald Trump, la galère des autorisations de travail

Sous Donald Trump, la galère des autorisations de travail

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Les avocats d’immigration et surtout leurs clients partout aux Etats-Unis l’ont remarqué: depuis quelques mois, obtenir une EAD (“Employment Authorization Document”) met beaucoup plus de temps, forçant certains Immigrés et d’autres travailleurs à se mettre au chômage en attendant l’arrivée de cette autorisation officielle.

Certains demandeurs attendent jusqu’à huit mois, contre trois auparavant, pour recevoir la précieuse carte. “J’ai vu des procédures durer six mois.

La loi n’a pas changé. Elle est la même qu’il y a cinq ou dix ans. Mais elle est davantage mise en pratique. Il y avait hier une souplesse qu’il n’y a plus aujourd’hui“, explique un avocat new yorkais.

Les contrôles renforcés datant de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump ne sont pas les seuls facteurs de ce rallongement. “Les dossiers sont épluchés, pas simplement transmis. Mais il n’y pas assez de personnel pour les examiner, poursuit-il. Il faut bien se préparer, et surtout se préparer plus en avance, se donner au moins trois mois pour faire une demande“.

Les autorités américaines constamment s’excusent en disant que quelqu’un travaille sur les dossiers et ne donnent pas d’échéance“, les avocats conseillent aux demandeurs de commencer la procédure “le plus tôt possible“.

Il y a tout de même une “bonne nouvelle“: en janvier 2017, l’agence chargée de l’immigration USCIS a annoncé une extension automatique de 180 jours pour certaines autorisations de travail. Une mesure destinée à “aider à prévenir toute lacune dans l’autorisation de travailler“, selon l’agence.

Mais cette mesure ne concerne pas les premières demandes d’autorisations de travail et ne résout pas les galères des demandeurs de carte verte. “La carte verte nécessite de combiner un permis de travail et de voyage. Si la partie “permis de travail” peut être renouvelée automatiquement, ce n’est pas le cas du permis de voyage. Il faut faire une demande de document de voyage d’urgence”, précise-t-elle.

Hugo, un émigré de Miami, attend sa carte verte depuis plus d’un an. « Il nous a fallu plus d’un an et demi pour monter le dossier, précise-t-il. Notre avocat prend davantage de précautions depuis que l’administration Trump veut réformer les lois sur l’immigration. Nous sentons bien qu’elle cherche la petite bête, sûrement pour en décourager plus d’un et ainsi limiter l’immigration sur le sol américain ».