La famille est le lieu où s’exercent la grande majorité des violences envers les enfants et la quasi totalité des homicides d’enfants. Que ce soit au Sénégal ou ailleurs. Mais le sujet est très mal médiatisé. Les rares cas de figure qu’on prête sont des vains cris d’indignation sélective.
De toutes les violences, les violences envers les enfants sont certainement les plus cachées. La loi du silence y règne en maître. Et c’est particulièrement vrai pour les maltraitances, c’est à dire les violences subies par des enfants alors qu’ils sont à la garde d’une personne de confiance ou dont ils dépendent, comme un parent, un frère ou une soeur plus âgé, un autre membre de la famille, une nourrice, une domestique, ou par une personne ayant une autorité sur l’enfant (enseignant, éducateur, personnel soignant, maître coranique , etc.), et parfois même par des personnes travaillant dans une structure sociale censée protéger les enfants d’un tel danger (association, centre d’accueil, etc.).
Selon l’Article 19 de la Convention Internationale des droits de l’enfant (20 novembre 1989), la maltraitance renvoie à ” toute forme de violences, d’atteintes ou de brutalités physiques et mentales, d’abandon ou de négligences, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle”.
L’enfant est encore trop souvent considéré comme la propriété de ses parents auxquels il doit respect et obéissance quoi qu’il arrive.
Les parents maltraitants sont dans l’ensemble protégés au nom d’un sacro-saint respect de la famille et des liens parents-enfants, de même quand l’enfant est exposé à de graves violences conjugales, on considère encore trop souvent qu’un parent violent avec son conjoint – le plus souvent le père – peut être malgré tout un bon parent même s’il terrorise et traumatise durablement l’enfant.
Très fréquemment, devant un enfant en grande souffrance qui présente des troubles des conduites (mises en danger, auto-mutilation, conduites à risque, fugue, alcoolisation, toxicomanie, petite délinquance, etc.), les adultes censés le prendre en charge auront recours à des discours moralisateurs et culpabilisants : ” tu ne dois pas te conduire comme cela…, regarde la peine (ou au choix la honte, la ) que tu fais à tes parents…, qui font tout pour toi… “, discours rappelant sans cesse aux enfants leurs devoirs et oublieux de leurs droits. Et dans l’ensemble la petite délinquance et les incivilités des adolescents font bien plus l’objet de réponses judiciaires que les violences graves que les adultes exercent en tant que parents. La délinquance des jeunes mineurs est souvent très médiatisées et dramatisée.
Les jeunes sont stigmatisés pour leurs troubles du comportements et leurs conduites à risques. Pourtant les chiffres de la protection judiciaire de la jeunesse le démontre les enfants et les adolescents subissent beaucoup plus de violences qu’ils n’en commettent.
L’enfant pendant ses premières années de vie a un besoin absolu d’un adulte qui assure ses besoins essentiel, sa sécurité, son bien-être matériel et affectif. L’enfant est en situation de dépendance physique, sociale, psychique et affective face au monde des adultes.