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Mauritanian Network for Human Rights in the US: Déclaration

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Mauritanian Network for Human Rights in the US
Déclaration du Département d’Etat Américain sur les droits de l’homme en Mauritanie pour l’année 2020


Au cours de la décennie qui a suivi sa création, le Rapport national annuel sur les pratiques en matière de droits de l’homme a été largement connu et respecté.

Ce long document présentant des statistiques et une analyse des droits de l’homme dans pratiquement tous les pays a attiré l’attention du public et des décideurs. De nombreux membres du Congrès le considèrent comme la déclaration la plus complète et faisant autorité sur les conditions des droits de l’homme dans le monde, ce qui rend encore plus important ce rapport est de présenter des informations précises et complètes pour chaque pays, et les vies et les progrès des droits de l’homme en dépendent.

Au sein du ce réseau mauritanien pour les droits de l’homme, nous sommes prudemment optimistes quant au récent rapport de l’année 2020 du Département d’État sur la Mauritanie, car il mentionne certaines violations des droits de l’homme en Mauritanie, notamment l’assassinat arbitraire d’Abass Diallo.

Diallo était un Peul noir, un mari et un père, qui a été abattu de sang-froid et tué par la police mauritanienne après avoir été accusé d’avoir violé le couvre-feu du COVID pendant qu’il travaillait, mais nous pensons que le Département d’État peut faire mieux.

Le rapport mentionne à peine les multiples violations systémiques des droits humains en Mauritanie qui durent depuis des décennies. Les auteurs de ces violations des droits humains qui ont été membres des différents gouvernements mauritaniens, ciblent et ruinent chaque jour, spécifiquement, la vie des Noirs mauritaniens et les considèrent comme des citoyens de seconde zone comme ils le font depuis des décennies. Certains de ces problèmes sont les suivants : Apatridie

L’apatridie affecte les Noirs mauritaniens de tous âges, car nombre d’entre eux n’ont pas été autorisés ou en mesure de remplir le dernier recensement mauritanien ou d’obtenir des documents civils tels que des pièces d’identité ou des actes de naissance. Les politiques et pratiques gouvernementales qui rendent difficile voire impossible pour les Noirs mauritaniens

 l’obtention d’une pièce d’identité ou la participation effective dans la politique, leur privent de leur citoyenneté.

Ce déni de citoyenneté les empêche d’accéder aux services et droits de base, comme ouvrir une entreprise, inscrire leurs enfants dans des écoles secondaires, voter, ouvrir un compte bancaire, posséder des biens, voyager à l’intérieur du pays ou à l’étranger.

Cela limite leur liberté de mouvement à l’intérieur du pays à certaines zones où le gouvernement érige des barrages routiers et vérifie les papiers des personnes. Parfois, les agents des points de contrôle exploitent financièrement les personnes sans papiers en les détenant jusqu’à ce qu’elles paient une amende pour être libérées, ce qui inflige des abus et des traumatismes et contribue à accroître la pauvreté des familles noires.
Responsabilité

Le deuxième problème est le manque de responsabilité des officiers militaires qui ont assassiné des Mauritaniens noirs dans les années 80 et 90.

Ces agents sont toujours libres en Mauritanie. Ils n’ont jamais été tenus pour responsables de leurs crimes, et pire encore, ils obtiennent maintenant des promotions pour servir sous le régime de Ghazouani.

Les familles dont les proches ont été torturés à mort par des militaires mauritaniens peuvent rencontrer leurs agresseurs dans la circulation, à la plage ou au supermarché, augmentant ainsi le traumatisme et les souffrances causés par ces crimes restés sans solution depuis des décennies. Ces familles sont perdues et souffrent en silence avec une énorme quantité de traumatismes.

The Mauritanian Network for Human Rights in the US demande l’abrogation ou la modification immédiate de la loi n°93-23 qui accorde l’amnistie aux membres des forces de sécurité pour toute infraction commise dans l’exercice de leurs fonctions entre 1989 et 1992. Cette loi n’a fait que rendre beaucoup plus difficile pour les victimes de demander et d’obtenir justice et responsabilité pour les auteurs de ces crimes odieux.
Esclavage

Malgré l’interdiction de l’esclavage en 1981 et sa criminalisation en 2007, on estime que la Mauritanie compte encore plus d’un demi-million d’esclaves. L’esclavage est un statut hérité, et les enfants esclaves héritent de leur statut de leur mère. La Mauritanie est le dernier bastion de l’esclavage, et des pays comme les États-Unis avec de grandes valeurs démocratiques doivent faire pression sur le gouvernement mauritanien pour qu’il mette fin à cette pratique honteuse.

L’accaparement des terres
Les Mauritaniens noirs ont été historiquement privés de leurs droits de propriété foncière, notamment dans les années 1980 lorsqu’une nouvelle loi a fourni une base légale pour confisquer leurs terres et les redistribuer aux Beydanes (Arabes à la peau claire), aux investisseurs étrangers internationaux et à d’autres communautés.

Les Peuls noirs mauritaniens du sud de la Mauritanie ont été particulièrement victimes des accaparements de terres au cours desquels le gouvernement a simplement pris leurs fermes, champs et leurs moyens de subsistance et a donné leur terre à des Haratins (anciens esclaves) et à des investisseurs étrangers.

Ces accaparements de terres provoquent une extrême pauvreté pour les familles. Malgré un programme d’indemnisation de ceux qui ont perdu leurs terres dans le cadre de la politique, très peu de terres ont été redistribuées. Si les propriétaires terriens noirs accueillent souvent favorablement les projets de développement en général, ils ne veulent pas être victimes de ces projets, car ce sont leurs terres qui sont confisquées.

Ils ne prennent pas part aux conversations avec les investisseurs étrangers et les banques de développement telles que la Banque mondiale sur la façon dont ces projets fonctionnent et comment les gens peuvent être indemnisés pour la perte de leurs terres.

S’il est important que le Département d’État rédige ce rapport annuel sur les droits de l’homme, il est tout aussi important que les États-Unis tiennent leurs alliés pour responsables de mettre fin à ces violations des droits de l’homme et d’instaurer de véritables démocraties dans le monde.

Si cela n’est pas fait, le monde entier devient victime d’abus. Comme le disait le grand Martin Luther King, Jr., « l’injustice où que ce soit est une menace pour la justice partout ». Aucun de nous ne gagnera tant que nous ne gagnerons pas tous.

Mauritanian Network for Human Rights in the US

Les références:
Amnesty.org https://www.amnesty.org/download/Documents/AFR3803782019ENGL
Document d’information de l’USCRI : Mauritanie – USCRI (refugees.org) [1]https://www.state.gov/reports/2020-country-reports-on-human-rights-practices/mauritania/