Accueil MONDE La situation à Kaboul ravive la douleur des réfugiés vietnamiens aux Etats-Unis

La situation à Kaboul ravive la douleur des réfugiés vietnamiens aux Etats-Unis

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La situation à Kaboul ravive la douleur des réfugiés vietnamiens aux Etats-Unis

Les réfugiés vietnamiens qui ont fui leur pays en 1975 pour trouver asile aux Etats-Unis après la victoire communiste revivent des souvenirs douloureux en voyant les milliers d’Afghans qui cherchent à quitter Kaboul depuis la prise du pouvoir par les talibans.

Les images des bousculades aux portes de l’aéroport de Kaboul sont particulièrement choquantes pour les anciens combattants qui ont lutté à l’époque contre les forces communistes aux côtés des Américains.  

Nous avons vécu ce même chaos voici 46 ans. J’étais sur le champ de bataille en 1975 et la situation était désespérée. J’ai juste cherché à m’en sortir“, raconte Cau Tsu, 70 ans qui vit aujourd’hui à Los Angeles.  

Officier à l’époque, il se souvient qu’il conseillait à ses hommes: “Si vous avez un moyen de partir, filez! Si vous restez, bonne chance!” 

On se sentait abandonnés“, lance le vieil homme d’une voix chargée d’émotion, en évoquant les dernières minutes de combat après le départ des soldats américains et le suicide de certains camarades devant la défaite. 

Et Cau Tsu en veut au gouvernement américain du traitement infligé à ses alliés afghans. 

Je ne suis pas sûr que le gouvernement avait un bon plan (…). On peut aller sur la Lune! Comment se fait-il qu’on ne puisse pas tous les emmener comme au Vietnam?“, s’exclame-t-il. 

Selon le dernier bilan officiel mercredi, Washington avait contribué à l’évacuation de 82.700 personnes — dont 4.500 ressortissants américains — depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, veille de l’entrée des talibans dans Kaboul. 

Pour Cau Tsu, il ne fait pas de doute que la communauté vietnamienne va se mobiliser pour soutenir les réfugiés afghans. “Nous devons les aider. Nous leur sommes redevables parce que le peuple américain nous a donné une seconde chance“, estime-t-il. 

l’express